Un lion contre un homme : la preuve choquante retrouvée en Angleterre !

Crédits image : Domaine public

Contexte historique et archéologique

Au cœur de l’Antiquité romaine, la cité d’Eboracum (York), fondée en l’an 71 après J.-C. par l’édification d’un castrum militaire au confluent des rivières Ouse et Foss, s’imposa rapidement comme la capitale de la province de Britannia Inferior. Érigée en colonia dès le IIIᵉ siècle, elle devint le plus important établissement romain du nord de la Bretagne, véritable carrefour commercial et militaire.

Les fouilles menées entre 2004 et 2005 par le York Archaeological Trust à Driffield Terrace, cimetière romain actif de la fin du Iᵉʳ au IVᵉ siècle, mirent au jour 82 squelettes et 37 sépultures par crémation. Les observations ostéologiques révélèrent de nombreuses cicatrisations et signes de traumatisme osseux, témoins d’une vie marquée par l’entraînement intensif et le combat.

Découverte des marques de morsure

Récemment publié dans la revue PLOS One, l’étude dirigée par Malin Holst (Université de York) a mis en évidence, sur l’un des os iliaques, des empreintes dentaires inédites. Un examen comparatif des lésions a démontré une correspondance quasi parfaite avec des prélèvements effectués sur une mâchoire de lion.

« Ces marques de morsure confirment que ces défunts n’étaient pas de simples soldats ou des esclaves, mais bien des gladiateurs Bestiarii, spécialisés dans l’affrontement d’animaux sauvages », précise Malin Holst.

L’individu étudié semble avoir succombé à ses blessures avant d’être décapité post mortem, un rite funéraire exceptionnel dont la signification sacrée ou rituelle demeure à élucider.

Trace de dent de lion sur l’os iliaque – Crédits image : Université de Maynooth

Signification et perspectives

Cette découverte constitue la première preuve ostéologique d’une interaction mortelle entre l’homme et un grand carnivore dans le cadre d’un spectacle de gladiature en dehors de Rome même. Elle enrichit notre compréhension du rôle des animaux exotiques dans l’organisation et l’esthétique des jeux amphithéâtraux dans les provinces de l’Empire.

La réintégration du squelette dans l’exposition DIG: An Archaeological Adventure in St Saviourgate, accompagnée d’une reconstitution faciale, permettra de donner visage et humanité à ces combattants oubliés, tout en illustrant la brutalité et la théâtralisation de la violence dans la société romaine.

Sources : Université de Maynooth


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