Le réchauffement climatique dévoile un cimetière oublié de chasseurs de baleines !

Crédit image : Lise Loktu

Les tombes de chasseurs de baleines datant des XVIIe et XVIIIe siècles refont surface au Svalbard en raison de la fonte du pergélisol provoquée par le changement climatique.

Situé dans l'océan Arctique, l'archipel norvégien du Svalbard marque la convergence entre l'océan Arctique et l'océan Atlantique.

Dès le XVIIe siècle, l'île de Spitzberg, la plus grande de l'archipel, servait de base pour la chasse à la baleine boréale (Balaena mysticetus), seule espèce de baleine à fanons endémique des eaux arctiques et subarctiques.

Des compagnies anglaises, danoises, hollandaises et françaises ont installé des bases de chasse jusqu'aux années 1820. À la fin du XVIIe siècle, des chasseurs russes et norvégiens sont également arrivés sur l'île, prolongeant l'activité baleinière jusqu'aux années 1860.

Selon un nouveau projet de recherche mené par l'Institut norvégien de recherche sur le patrimoine culturel (NIKU), plusieurs grands cimetières contenant quelque 600 tombes de chasseurs de baleines dans le fjord de Smeerenburg, situé dans le parc national du Nord-Ouest du Spitzberg, sont progressivement dégagés par la fonte du pergélisol.

Crédit image : Lise Loktu

Un patrimoine en danger

Jusqu'à présent, ces sépultures étaient conservées grâce au climat froid et au gel permanent. Cependant, la hausse des températures et les transformations environnementales ont accéléré leur dégradation. Le dégel provoque l'effondrement des cercueils, exposant les ossements et les textiles aux infiltrations de sédiments, d'eau et d'oxygène, menaçant leur conservation.

Le projet de recherche Skeletons in the Closet constitue la première étape du plan à long terme du NIKU pour étudier l'impact du changement climatique sur les vestiges archéologiques du Svalbard. Les chercheurs ont déjà récolté une vaste base de données ostéologiques qui servira à mieux comprendre la population européenne de l'époque baleinière.

Lise Loktu, archéologue au NIKU, explique : "Ces individus provenaient principalement d'Europe. Leurs squelettes peuvent nous renseigner sur de nombreux aspects économiques, sociaux, religieux et sanitaires des Européens aux XVIIe et XVIIIe siècles."

Sources : Institut norvégien de recherche sur le patrimoine culturel (NIKU)

Commentaires