Un port préhispanique retrouvé sous Mexico : découvrez ce que cachait Chapultepec !

Crédit image : Fabián González, INAH

Des archéologues de l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (INAH) ont mis au jour un port préhispanique sous l’avenue Chapultepec, à Mexico. Selon les chercheurs, ce port se trouvait à l'origine sur le rivage d’une péninsule, au pied de la colline de Chapulín, où des fouilles précédentes près du ministère de la Santé avaient révélé des traces d’un établissement préhispanique ainsi qu’une structure datant de la période postclassique tardive (1200-1521 après J.-C.).

Les récentes fouilles ont permis de découvrir des vestiges d’un quai et d’un canal, qui faisaient jadis déverser un fleuve dans le lac de Texcoco, un lac naturel de la région d'Anahuac, largement asséché après la conquête espagnole.

Au fil des siècles, le cours d’eau a été transformé en un canal navigable, puis en un aqueduc durant la période coloniale, pour devenir au milieu du XVIIIe siècle l’aqueduc de Chapultepec, qui transportait l’eau des « bassins de Chapultepec » jusqu'à la fontaine du Salto del Agua.

Ce canal figure sur la carte de Santa Cruz (également appelée la carte d’Uppsala), une carte du XVIe siècle montrant Mexico comme capitale de la Nouvelle-Espagne, où l’on aperçoit des canoës en transit et d’autres petits bateaux naviguant sur le canal.

Liliana Márquez Escoto, cheffe des fouilles, a indiqué que les murs du canal sont construits en pieux, tandis que la zone du quai, située au centre du canal, comporte 40 pieux transversaux en bois de tailles variant entre 40 et 137 centimètres de hauteur.

Une analyse préliminaire des pieux a révélé qu’ils étaient faits en bois de sapin, connu pour sa solidité, sa durabilité et ses propriétés résistantes à l’eau et à la pourriture. Parmi les restes botaniques trouvés sur place figurent des graines, des gastéropodes et des racines, suggérant que les habitants de l’établissement préhispanique se nourrissaient en partie de quelites, de courge et de tomate.

Les archéologues ont également découvert des céramiques rituelles, notamment des porte-encens, des vases avec des symboles solaires, ainsi que des artefacts coloniaux tels que des macuquinas (premières pièces frappées) et de la céramique émaillée verte, portant des sceaux d'hôpitaux et d'ordres religieux.

Sources : INAH