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La Bataille Navale Épique de Gladiator II : Découvrez l'Histoire Cachée Derrière Cette Séquence Inoubliable !
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Credit: Paramount Pictures |
L'un des moments les plus palpitants du nouveau film de Ridley Scott, *Gladiator II*, la suite tant attendue du blockbuster oscarisé de 2000, est sans aucun doute la séquence de la bataille navale.
L'eau jaillit des fontaines du Colisée et envahit l'arène. Un groupe d'hommes, dirigé par le héros du film, Lucius Verus (interprété par Paul Mescal), rame à bord d'un navire de guerre tout en lançant des flèches sur un autre vaisseau. Des requins évoluent dans les eaux environnantes, tandis que l'empereur Caracalla (Fred Hechinger) observe, hilare.
Il s'agit de la première reconstitution hollywoodienne d'une bataille navale romaine antique – et c'est spectaculaire. Les effets spéciaux de cette scène représentent une part importante du budget annoncé du film, estimé à 310 millions de dollars.
Mais qu'en est-il de la véracité historique, en particulier étant donné le penchant de Ridley Scott pour les libertés créatives avec le passé ? Les Romains assistaient-ils à des batailles navales pour se divertir ?
*"Ce qui se voit dans le cirque et l'amphithéâtre… que cela soit le seul combat naval connu des générations futures."* — Martial, *Liber Spectaculorum*, livre 28.
La guerre sur l'eau
Le terme *naumachia* désigne à la fois la mise en scène de batailles navales pour le divertissement de masse et le lieu où ces reconstitutions se déroulaient. Les *naumachiae* ont effectivement existé, bien que rares, et leur taux de mortalité aurait été élevé.
Les principales informations que nous avons sur ces événements proviennent de quelques historiens, tels que Suétone, Dion Cassius et Tacite.
La première *naumachia* documentée a été organisée par Jules César en 46 av. J.-C. Suétone décrit un bassin creusé près du Tibre, dans la région du Champ de Mars à Rome, suffisamment grand pour accueillir des navires avec plus de 2 000 combattants et 4 000 rameurs – tous des prisonniers de guerre.
Un événement encore plus grandiose eut lieu en 2 av. J.-C., sous l'empereur Auguste, pour l'inauguration du Temple de Mars Ultor. Il se déroula sur un lac artificiel, ou *stagnum*, mesurant plus de 530 mètres sur 350 mètres. On estime qu'il fallait 270 000 mètres cubes d'eau pour le remplir.
Cette *naumachia* reconstituait une bataille navale entre les "Athéniens" et les "Perses". Selon Auguste lui-même, plus de 3 000 hommes se battaient sur 30 navires.
La plus grande *naumachia* enregistrée eut lieu quelques années plus tard. Ce repli historique d'une bataille entre les "Rhodiens" et les "Siciliens" fut organisée par Claude en 52 de notre ère, sur un lac naturel en Abruzzes, en Italie. L'événement impliquait 100 navires et 19 000 combattants – tous des prisonniers condamnés à mort.
Selon Dion Cassius, les hommes condamnés saluèrent Claude en disant : *Ave imperator, morituri te salutant* ("Salut, empereur, ceux qui vont mourir te saluent"). Bien que cette phrase soit désormais souvent associée à des gladiateurs avant leur combat, elle reste la seule mention historique de son usage.
Les *naumachiae* étaient souvent des reconstitutions historiques ou pseudo-historiques de véritables conflits navals. Par exemple, le spectacle de Claude mettait en scène des flottes représentant les "Rhodiens" et les "Siciliens".
Des *naumachiae* dans les amphithéâtres
À partir du Ier siècle de notre ère, les *naumachiae* commencèrent à être organisées dans les amphithéâtres. Le premier événement documenté eut lieu en 57 de notre ère sous le règne de l'empereur Néron, dans une structure en bois située apparemment dans le Champ de Mars.
Pour l'inauguration du Colisée en 80 de notre ère, l'empereur Titus présenta deux *naumachiae* : une dans le *stagnum* d'Auguste et l'autre dans le Colisée lui-même. Son successeur, Domitien, aurait également inondé le Colisée pour y organiser une *naumachia* vers 85 de notre ère.
Le terme *naumachiae* devint moins fréquent dans les écrits historiques après la période flavienne (69–96 de notre ère). Il n'y a aucune preuve que le Colisée ait accueilli de *naumachiae* aussi tard qu'au IIIe siècle, époque à laquelle se déroule *Gladiator II*.
D'autres spectacles aquatiques dans l'Empire
Des preuves mieux conservées de spectacles aquatiques à plus petite échelle existent en dehors de Rome. En Espagne, les amphithéâtres de Vérone et de Mérida présentent des bassins centraux reliés à des canaux d'approvisionnement et de drainage.
Cette fresque murale, issue d'un panneau du Temple d'Isis à Pompéi, représente une naumachia. Crédit : Wikimedia/Musée Archéologique National de Naples, CC BY-SA |
Cependant, seules des *naumachiae* modestes auraient pu avoir lieu dans ces sites – les arènes étaient probablement recouvertes de planchers en bois lorsqu'elles n'étaient pas utilisées pour ces spectacles.
L'eau servait aussi pour d'autres formes de divertissement, comme la présentation d'animaux marins. Par exemple, en 2 av. J.-C., 36 crocodiles furent relâchés dans une arène inondée pour être chassés. Il était également courant que des nageuses incarnent des Néréides (nymphes aquatiques) dans des arènes inondées, à la manière de la natation artistique moderne.
Cependant, il n'existe aucune preuve que des requins aient jamais été exhibés, contrairement à ce que semble suggérer Ridley Scott.
Une étude de cas à Chypre
Tout comme il existe des preuves que des théâtres romains furent convertis pour des combats de gladiateurs et des chasses aux bêtes, il y a aussi des preuves solides que des théâtres ont été modifiés pour des spectacles aquatiques. C'est le cas de théâtres dans les villes grecques de Corinthe et d'Argos, ainsi qu'à Ostie, en Italie.
Les archéologues de l'Université de Sydney ont récemment découvert des éléments supplémentaires à ce sujet sur le site de Paphos, à Chypre.
Ils ont trouvé des preuves que l'orchestra du théâtre de Paphos avait été transformée pour des spectacles aquatiques au milieu du IIIe siècle, son sol ayant été recouvert de ciment et de pierres colorées. Bien que ce théâtre ait une capacité estimée à 310 mètres cubes, il était probablement trop petit pour organiser des *naumachiae*, mais parfaitement adapté pour des expositions d'animaux ou des performances de nymphes aquatiques.
Un mur de confinement semi-circulaire d'environ un mètre de haut séparait le public de l'action, tandis que des drains et des tuyaux en terre cuite indiquent l'écoulement de l'eau depuis un grand réservoir excavé derrière le théâtre. L'analyse du plâtre au sol a également confirmé qu'il était étanche.
Ce site constitue une contribution précieuse à notre compréhension des spectacles aquatiques romains.
Conclusion
Lorsque vous regardez la bataille navale dans *Gladiator II*, rappelez-vous que les Romains considéraient ces spectacles comme un divertissement, tout comme aujourd'hui. De l'argent a été dépensé pour donner vie à cette scène, tout comme à l'époque antique. Heureusement, personne n'a eu à mourir cette fois.
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